Dès le 1er janvier 2024, la loi imposera aux collectivités de proposer aux administrés des solutions pour trier leurs biodéchets. Déjà dotée de composteurs individuels et de points collectifs, la Métropole du Grand Nancy prévoit bon nombre d’installations supplémentaire. Mais Michel Breuille, l’élu en charge des déchets, admet que tout ne sera pas fonctionnel d’ici là.
En France, 2,4 millions de tonnes de biodéchets sont produites chaque année. Pixabay
Le « bonus réparation » pour les appareils électriques et électroniques ou encore la suppression de l’impression systématique des tickets de caisse, ça vous parle ? Ces deux mesures sont issues de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, dite loi AGEC. Entré en vigueur en février 2020, le texte vise à sortir de l’économie linéaire (« produire, consommer, jeter ») en une économie circulaire.
Les biodéchets, « matières valorisables »
Dans les prochaines semaines, il pourrait bien chambouler vos habitudes en ce qui concerne le tri des déchets : à compter du 1er janvier 2024, les collectivités ont l’obligation de proposer à leurs administrés une solution de tri à la source des biodéchets : on parle des déchets verts comme l’herbe et la paille, mais aussi des déchets alimentaires tels que les épluchures ou le marc de café. Selon l’Agence de la transition écologique (ADEME), il en est produit 28,4 millions de tonnes chaque année en France. En moyenne, ils représentent 38% de la poubelle des ménages. « C’est trop, souligne Hadrien Fournier de l’association écologique EDEN Nancy. Ils contiennent de l’eau. Ce sont des matières valorisables. Si on les jette avec les déchets ménagers, ils sont brulés, c’est du gâchis. On peut les transformer en compost. »
1 000 points de compostage prévus dans le Grand Nancy
Aujourd’hui, la métropole compte 240 sites de compostage partagé. 850 lombricomposteurs (avec des vers de terre) et 6 000 composteurs individuels ont été vendus ces 10 dernières années. Dans le cadre de la loi AGEC, le Grand Nancy entend permettre à 13 000 nouveaux foyers d’en acquérir un et créer 300 nouveaux sites partagés. Ce n’est pas tout. Le 29 juin dernier, les élus ont voté l’installation de 1 000 points de collecte sur le territoire. « On pourra venir y déposer ses biodéchets avec le bioseau (petite poubelle de table, NDLR) que l’on mettra à disposition gratuitement. », explique à nos confrères d’Ici Michel Breuille, vice-président du Grand Nancy en charge de la gestion des déchets et de la propreté. La métropole sera-t-elle prête à temps ? Des points de compostage, Hadrien Fournier « n’en voi[t] pas beaucoup. » « On sait très bien qu’au 1er janvier tout ne va pas bien fonctionner, admet Michel Breuille. Mais déjà entre aujourd’hui et cette date, de la pédagogie, des explications, énormément de communication, voire des réunions publiques. » Du côté d’EDEN, l’attente est là. « Pour une première phase, c’est intéressant. Si les choses pouvaient être anticipées, ça serait mieux. On va être attentifs à ce que les choses se fassent comme il a été annoncé. »
C.N