Dans le cadre d’une campagne de prévention nommée « Sick of plastic » (malades du plastique), près d’une vingtaine de célébrités françaises ont fait analyser leurs cheveux en laboratoire pour prouver la présence de perturbateurs endocriniens. Les résultats sont sans appel.
Selon l’ADEME, la production de plastique a explosé, passant d’1,5 million en 1950 à 368 millions de tonnes de plastique produites en 2019. Bee/GETTY
Le plastique est partout
Pomme, Jean-Luc Reichmann, Lucie Lucas ou Luciole, voici quelques-uns de ceux qui ont accepté de jouer le jeu pour la campagne lancée par le collectif « On est prêt », créé en 2019 pour sensibiliser sur les enjeux environnementaux.
Selon l’ADEME (Agence de la transition écologique), la production mondiale de plastique a explosé, passant d’1.5 million en 1950 à 368 millions de tonnes en 2019. Chaque Français utiliserait en moyenne 70 kg de plastique par an, faisant de l’Hexagone un des plus gros consommateurs européens.
Sur les 19 « cobayes » testés par le laboratoire indépendant Kudzu Science, tous sans exception sont contaminés par des additifs utilisés dans le processus de fabrication du plastique.
La méthode d’analyse des mèches permet de déterminer l’exposition d’un corps à des polluants au cours des trois derniers mois.
Douze substances étudiées
D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire ainsi des effets néfastes sur cet organisme ou sur ses descendants ».
Douze d’entre eux ont été étudiés. Cinq sont potentiellement dangereux pour la reproduction et deux sont susceptibles d’être à l’origine de cancers. Présents un peu partout au quotidien (jouets, colles, peintures et les appareils électriques), ces substances ont la capacité de dérégler le système hormonal, provoquant par la même occasion certaines maladies.
Des résultats alarmants
Chez tous les participants au test, entre six et dix additifs ont été retrouvés dans les mèches. Reporterre, qui a publié les résultats en exclusivité, explique que même la chercheuse de l’Inrae Nathalie Gontard, qui dit tout faire pour « déplastiquer sa vie » est positive à six phtalates, dont deux à un niveau considéré comme « élevé » par rapport au reste de la population.
Des sources d’espoir malgré tout
Malgré ce constat alarmant, une prise de conscience semble apparaître, notamment chez certains commerçants. L’ADEME indique qu’en neuf ans, le nombre de sacs plastiques jetables donnés par la grande distribution est passé de 10 milliards à 700 millions.
Emil Vautrin