L’influenza aviaire est hautement mortelle dans les élevages. En Lorraine, des cas se déclarent régulièrement, dès octobre. « Curieusement, cette année, il n’y a aucun écho », décrypte Jean-Claude Périquet, le président de la Fédération française des volailles. Optimiste, le Meusien rappelle les mesures préventives pour se protéger du virus.
En 2021-2022, 21 millions de volailles étaient abattues préventivement, en France. Écolorrain/Anabelle Filoche
La grippe aviaire est souvent appelée « l’Ebola du poulet ». Et pour cause, 21 millions de volailles étaient abattues préventivement, rien qu’en France lors de la crise de 2021-2022. De quoi jeter un froid chez les éleveurs touchés, contraints de tuer des cheptels entiers.
L’influenza aviaire est transmise par les oiseaux sauvages, qui sont souvent asymptomatiques. Elle touche toutes les espèces d’oiseaux, mais sa mortalité est extrêmement élevée dans les élevages.
« Régulièrement des cas, fin octobre »
En mars dernier, toutes les communes meusiennes étaient placées en zone de contrôle temporaire, suite à la découverte de plusieurs cas sur des oiseaux sauvages. Des mesures préventives, qui avaient permis de contenir le virus.
« Depuis quelques années, il y a régulièrement des cas début octobre », décrypte Jean-Claude Périquet. L’éleveur meusien est président de la Fédération française des volailles et représentant de la section volailles devant l’Union européenne. Auteur de nombreux livres sur les gallinacées, notamment Je crée mon poulailler pour les nuls , le Meusien réagit.
« Curieusement, cette année, il n’y a aucun écho »
Jean-Claude Périquet
« Depuis 2005, on est embêtés. [….] Mais, curieusement, cette année, il n’y a aucun écho en Lorraine. Comme on fait souvent des expositions, on est tout de suite avertis lorsqu’il y a des cas. » L’éleveur reste optimiste. « Ce n’est pas sûr qu’il y aura des cas, nous sommes déjà à la mi-novembre. »
Et pourtant, les oiseaux sauvages n’ont pas disparu. Le virus serait-il apporté par d’autres causes ? « Ils avaient accusé les oiseaux migrateurs, répond Jean-Claude Périquet, du tac au tac. Mais ils ont bon dos… »
Prévenir pour mieux guérir
« Une nourriture complète et équilibrée », « le respect des mesures de précaution sanitaire » et « quand il le faut, confiner » : voilà les conseils de Jean-Claude Périquet pour prévenir le virus.
Pour l’instant, les poulets lorrains sont épargnés. Ecolorrain/Anabelle Filoche
Pour ce qui est d’un vaccin, la question est en suspens. En décembre 2022, l’Agence nationale de la sécurité sociale (Anses) publiait un rapport nommé « la vaccination des poules n’est pas envisageable cet hiver ». « Sur les cinq vaccins actuellement disponibles dans le monde, un seul dispose d’une autorisation de mise sur le marché en Europe pour les poules », pouvait-on lire.
« Cependant, cette autorisation date de 2006 et la souche vaccinale sur laquelle il est basé n’a pas été actualisée depuis. Son efficacité est donc incertaine sur les souches circulant actuellement » et « les faibles stocks disponibles […] font que plusieurs mois seraient nécessaires pour produire suffisamment de doses pour vacciner les élevages. »
Vaccination préventive : « une première en Europe »
Dès octobre 2023, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire lance une campagne de vaccination nationale contre l’influenza aviaire. Il dévoile son plan dans un dossier en date de juillet 2023. « Une première en Europe », qui ouvre la voie à la vaccination des poulets.
Anabelle Filoche